C’est parti pour une petite promenade en centre bourg. Depuis l’écluse sur le canal jusqu’au point de vue sur le pont suspendu et la Garonne, découvrez l’histoire bimillénaire du Mas-d’Agenais, de sa Vénus, de sa collégiale, de sa halle et de son Rembrandt. Rien que ça… Ils sont vraiment vernis au Mas !

Étape
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Etape 1 : Il y a 2000 ans, les pieds dans l’eau…

Etape 1 : Il y a 2000 ans, les pieds dans l’eau…

Eh oui, car à cette époque, point de canal à cet endroit précis ; c’est Garonne qui bordait la terrasse qui vous surplombe. Point de village non plus d’ailleurs sur ce promontoire qui n’était cependant pas totalement inoccupé puisqu’il s’y trouvait un… cimetière ! Plus exactement la nécropole d’une cité romaine, située sur le plateau à 3km de là et qui portait le doux nom d’Ussubium. C’est là que fut découverte la statue en marbre d’une Vénus du Ier siècle de notre ère qui fait les beaux jours du Musée d’Agen depuis 1878. Mais pas de panique, une réplique de belle facture se trouve aujourd’hui dans l’espace Rembrandt. Et maintenant, direction la collégiale.

Etape 2 : Au lavoir, on lave plus blanc que blanc

Au passage, remarquez le magnifique lavoir à 5 pans que n’aurait pas renié la Mère Denis. Il est alimenté par une source connue depuis l’Antiquité et appelée la fontaine Galiane. Les lavoirs autrefois étaient un lieu exclusivement réservé aux femmes et systématiquement construits à l’extérieur des murs. La raison ? Pour être plus libres de leurs mouvements, les dames n’hésitaient pas à dégrafer leur corsage, troublant ainsi les moines dans leur contemplation. La plupart des lavoirs sont donc aussi bâtis en contrebas des rues pour ne pas être visibles depuis la route.

Le lavoir le Mas d'Agenais

Etape 3 : La Halle recyclée

La halle, c’était autrefois le cœur battant des villes et des villages de nos campagnes. Au Mas d’Agenais, la halle au blé fut voulue par Alain d’Albret, seigneur du village et accessoirement arrière-grand-père du roi Henri IV. Au début du XVIIe siècle, on réutilisa les poutres de l’ancien château du Mas d’Agenais pour construire la halle actuelle. Car chez nous, sachez-le, on ne jette jamais rien ! Ça peut toujours servir. Le marché se tenait tous les jeudis matin et occupait même le parvis de l’église, rassemblant des centaines de chalands.

Etape 4 : La collégiale à neufs vies

C’est à cet emplacement que fut construite au Ve siècle une basilique dédiée au culte de Saint-Vincent d’Agenais. Depuis, plusieurs bâtiments se sont succédés avant que l’édifice actuel ne prenne forme, aux prémices de l’époque romane. Devenue collégiale, prieurale et désormais paroissiale, l’église du Mas d’Agenais est aussi célèbre pour avoir fait l’objet de l’attention toute particulière du célèbre architecte Viollet le Duc et de ses adeptes. Si les restaurations ne font pas l’unanimité, elles auront permis de sauver l’église de la ruine. Et pour les paroissiens après tout, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait la messe. Entrons maintenant dans l’église.

La collégiale Saint Vincent Le Mas d'Agenais

Etape 5 : Un Rembrandt au Mas, quelle histoire !

Lorsque Rembrandt Harmenszoon van Rijn peignit ce tableau en 1631 à Amsterdam, il n’imaginait certainement pas que son œuvre atterrirait un jour dans un petit village de Gascogne. C’est en 1804 que ce Christ en croix fut acheté par un soldat napoléonien originaire du Mas d’Agenais. Offert l’année suivante à la commune, il fut longtemps ignoré avant d’être authentifié vers 1959. Aujourd’hui, c’est le seul endroit au monde où l’on peut voir gratuitement un tableau de Rembrandt dans une église. La classe…

Etape 6 : La halle au chanvre, alias Cannabis Sativa

Lorsque la culture du tabac devint un monopole d’état sur ordre de Colbert en 1681, les petits cultivateurs ruinés des bords de Garonne se tournèrent vers la production de chanvre, utilisé notamment dans la confection des cordages. C’est sous la halle au chanvre que les transactions entre producteurs et cordiers se déroulaient en automne, après la récolte. Aujourd’hui, le chanvre, dont le nom scientifique est cannabis sativa, est toujours cultivé sur nos bords de Garonne, utilisé principalement pour l’isolation des maisons. Mais attention, il s’agit de chanvre industriel sans T.H.C, inutile donc d’espérer voir des éléphants roses. Petits coquinous !

Etape 7 : La porte des titans

Le village était autrefois protégé par un épais mur d’enceinte en brique, percé de nombreuses portes. La porte du château est la seule qui nous soit parvenue. Juste à côté se trouve une immense hache, œuvre de l’artiste Christophe Doucet. La petite légende raconte qu’un géant aurait commencé à détruire la porte avec sa hache titanesque avant d’être chassé par les moines de la collégiale. Heureusement que personne ne lui a expliqué qu’il suffisait d’enjamber le mur.

La porte de titan Le Mas d'Agenais

Etape 8 : Le panorama du pont suspendu

Pour finir, une jolie vue sur le pont suspendu, le canal, le fleuve et sa plaine. C’est de là que la garnison du château pouvait surveiller la navigation sur Garonne. Des centaines de bateaux passaient autrefois chaque jour sous les murs du village. Le pont suspendu du milieu du XIXe siècle a été réaménagé au siècle suivant pour s’adapter à la circulation moderne. Il sera peut-être un jour transformé en piste cyclable quand un nouveau pont sera construit. Mais ceci est une autre histoire…

Pour revenir à la halte nautique, il est possible d’emprunter l’escalier descendant à travers le talus jusqu’au bord du canal et de prendre à gauche jusqu’à l’écluse. Bonne continuation !

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